Ikililou Dhoinine entre dans l`arène

Publié le par Bangwenet

2010-11-09-ikililou_dhoinine.jpgIkililou Dhoinine, qui a remporté l'élection présidentielle de dimanche aux Comores et s'apprête à devenir le premier ressortissant de l'île de Mohéli à diriger l'archipel, est un presque novice en politique qui se réclame de l'héritage du président sortant M. Sambi.Rien ne prédisposait ce paisible pharmacien de 48 ans, formé en Guinée-Conakry, à l'engagement politique, encore moins à briguer la magistrature suprême.Selon les résultats définitifs de la Commission électorale indépendante, annoncés mercredi, M. Dhoinine est crédité de 61% des suffrages.

 

Cette large victoire doit désormais être confirmée par la Cour constitutionnelle.Ikililou Dhoinine a été propulsé sur orbite politique par le chef de l'Etat sortant Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, dont il est depuis quatre ans le fidèle vice-président, en charge notamment des finances et de la santé."Je l'ai choisi parce qu'il est le seul à pouvoir poursuivre les actions que j'ai engagées, c'est un patriote, un homme intègre, peu porté sur les malversations financières", affirmait récemment M. Sambi. Musulman assidu, l'embonpoint naissant, l'homme qui s'apprête à prendre la tête de ce petit pays pauvre aux crises politiques chroniques, est surnommé "Iki" par ses partisans.

 

Plutôt réservé, peu expansif, le futur président offre l'image rassurante d'un bon père de famille. Ses détracteurs l'accusent d'être la "créature" de Sambi, déplorent son "manque de personnalité", là où ses supporters voient au contraire une marque de sérieux.Candidat officiel du pouvoir, Ikililou Dhoinine a poussé l'allégeance jusqu'à emprunter au président Sambi sa chanson fétiche lors de la campagne de 2006, remplaçant seulement le nom de Sambi par "Iki".L'une de ses affiches de campagne le présente comme "le relais qui rassure".

 

IDetVPs-copie-1.jpgSes proches mettent en avant "son côté humain"."J'ai travaillé avec lui au gouvernement durant quatre ans, il a le sens de l'écoute, et puis il sait déléguer (...), deux qualités pour diriger", assure à l'AFP l'un de ses deux colistiers et futur vice-président, Mohamed Ali Soilihi, qui loue également son "humilité".Né à Djoiézi le 14 août 1962, la deuxième localité de l'île de Mohéli, M. Dhoinine est marié et père de deux enfants. Son épouse, une technicienne en santé publique, travaille pour le programme national de lutte contre le sida (PNLS).Pour cette présidentielle, il assurait être "le seul candidat à proposer quelque chose de cohérent et de crédible", s'appuyant "sur le bilan d'un régime politique" dont il se "revendique".

 

Son programme s'inscrit dans la "continuité" de la politique de M. Sambi, "celle de l'ouverture au monde et du renforcement des liens avec les amis traditionnels des Comores". M. Dhoinine promet de "renforcer l'unité et l'intégrité" du pays, "poursuivre l'assainissement des finances publiques", obtenir "l'effacement total" de la dette et "continuer à intéresser les investisseurs" étrangers.Avant même de prendre les rênes du pouvoir, "Iki" entre déjà dans l'histoire de l'Union des Comores comme le premier Mohélien à diriger le pays depuis l'indépendance en 1975.En vertu d'un système de présidence tournante instauré par la Constitution de 2001 entre les trois îles de l'archipel, le nouveau chef de l'Etat devait en effet venir de la petite Mohéli, après Anjouan (en 2006 avec Sambi) et Grande Comore (en 2002 avec Azali Assoumani).

 

 

(©AFP / 29 décembre 2010)

Publié dans Politique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article