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Entre combativité et fatalisme

Publié le par Bangwenet

rtygjh.JPG« Wayili kwawoza, mdzima wuhsindwa, mdzima ha pviyaza »

 

Nous écrivons souvent dans ces colonnes qu’un des gros problèmes qui est soulevé, de temps en temps, a trait à l’improvisation dans l’organisation des élections et dont l’une des causes est la non fiabilité des listes électorales. C’est un véritable serpent de mer qui n’intéresse pas le microcosme, toutes tendances confondues, à l’approche des échéances électorales.  On refait les cartes, on refait ceci, on refait cela. Cerise sur le gâteau, on met en place diverses commissions qui représentent les diverses tendances du moment. C’est devenu un rituel tropical.

 

A chaque fois, on aurait pu croire que nos apprentis politiciens allaient  tirer les leçons pour fructifier leurs gains et essayer de faire mieux la prochaine fois. C’est trop les méconnaitre. Tout au contraire, on les surprend à chercher les raisons des échecs dans des combinaisons mathématiques de la politique politicienne, qui échappent au commun des mortels. Or, nous devons admettre, une fois pour toutes, que la politique n’est pas un jeu de hasard. C’est un processus long et complexe et qui la plupart du temps aboutit à des voies de garages. C’est un combat noble pour tous ceux qui y mettent leurs convictions et parfois leur foi, dans les idées qu’ils défendent.

 

Les îles de la lune ne peuvent plus continuer à passer tout leur temps à se chamailler pour le partage des prébendes de l’Etat ou de ce qu’il en reste. Avec la globalisation des marchés et Internet, le monde est devenu un village. Nous venons d’apprendre par la presse que la ville de Paris qui compte plusieurs millions d’habitants sera sous la surveillance de caméras. Nous, avec moins de trois cent mille électeurs, nous devons passer une semaine pour connaitre les résultats que chacun peut jongler à sa guise, dépendant de son bord d’appartenance. Alors, sortons de notre cocon et regardons le monde qui travaille et qui bouge. Le monde qui cherche et qui gagne.

 

Il est bien vrai que dans les îles, on a tendance à se croire au centre du monde mais, cela n’est plus une excuse dans le contexte actuel des nouvelles technologies de l’information et de la communication. N’en déplaise à Comores Télécom, avec sa fibre optique qui n’arrive plus à trouver une porte de sortie pour le grand public.  On espère, qu’au moins, le chef de l’Etat a pu avoir sa connexion haut débit et a pu surfer un peu sur Google Earth et a pu apprécier nos minuscules îles dans l’Océan.

 

Les dirigeants de ce pays et ceux qui aspirent à l’être doivent savoir que nous tous savons à peu près ce qu’ils savent. Le fait est que tout le monde ne peut pas être timonier du navire. A l’instar de Saint Just qui se demandait « Tout le monde veut gouverner, personne ne veut être citoyen. Où est donc la cité ?  » « Wayili kwawoza« , nous dit l’adage.

Notre jeunesse assiste chaque jour, impuissante et incrédule, au bricolage de tous les aspects touchant la bonne marche du pays. Nous ne pouvons pas passer tout notre temps à bâtir des châteaux de sable même si les plages ne manquent pas, pour le moment.

 

Et en définitive, on pourrait  se demander, raisonnablement, si toutes ces constructions artificielles à n’en plus finir, servent le processus démocratique ? Entre combativité et fatalisme, la question se pose.

 

 

Mmagaza

Holambe-Comores

Publié dans Tribune Libre

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